Lettre ouverte publiée dans le Edmonton Journal, le 30 Juin, 2015 ( en anglais )
Investir dans nos enfants, c’est investir dans l’avenir de notre pays, c’est investir dans l’innovation, la créativité et le potentiel humain dont le Canada a besoin pour prospérer. La meilleure façon d’y parvenir passe par une éducation à la petite enfance de grande qualité.
Nous sommes un groupe de huit fondations caritatives qui soutiennent directement la recherche, les politiques et les pratiques sur la petite enfance. Nous avons les enfants à cœur. Notre perspective pancanadienne et l’éventail d’organismes, de programmes et de familles que nous aidons nous prouvent qu’il est crucial pour l’avenir du Canada d’investir dans l’éducation à la petite enfance.
À l’approche des élections fédérales, nous demandons à nos politiciens de considérer l’éducation à la petite enfance sous un angle nouveau : un élément fondamental d’un Canada plus prospère pour tous.
Il n’est plus temps de débattre de l’importance de l’éducation à la petite enfance. Les études dans ce domaine sont exhaustives et concluantes.
En mars 2015, plus de 150 sommités issues d’universités canadiennes et de disciplines aussi variées que la psychologie, l’éducation, la médecine, l’économie et la neuroscience ont déclaré de manière unanime et sans équivoque que l’investissement dans l’éducation à la petite enfance était bénéfique pour les enfants, la société et l’économie.
Les avantages de l’éducation à la petite enfance répondent parfaitement aux enjeux auxquels le Canada fait face : besoins en main-d’œuvre compétente, intégration des nouveaux arrivants, problèmes de santé mentale, inégalités en matière de revenu et de richesse.
Les programmes d’éducation à la petite enfance de qualité améliorent les compétences sur le plan du langage, de la littératie et des mathématiques, et favorisent la réussite scolaire. Ils contribuent à une participation plus grande des femmes au marché du travail, de même qu’à la baisse du décrochage scolaire, de la toxicomanie et de la délinquance juvénile. En investissant maintenant dans l’éducation à la petite enfance, nous pourrons plus tard réduire nos dépenses en services sociaux et médicaux.
Des études ont clairement démontré que ses retombées sont encore plus importantes au sein des familles immigrantes ou défavorisées pour promouvoir une réelle intégration sociale et communautaire.
À l’heure où nombre de Canadiens se heurtent à des inégalités, n’est-il pas judicieux d’investir dans un programme universel d’éducation à la petite enfance qui contribue à bâtir une société plus équitable ? Il est clair que les sociétés plus équitables performent mieux, tant du point de vue économique que social.
En ce qui a trait aux défis immenses qui touchent les communautés autochtones, la Commission de vérité et réconciliation souligne les écarts entre les jeunes Autochtones et non-Autochtones en matière d’éducation. N’y a-t-il pas raison d’investir dans les programmes d’éducation à la petite enfance qui donneront aux enfants Autochtones les meilleures chances de réussite?
Point positif à noter : au cours des dernières années, des progrès ont été observés en matière d’éducation à la petite enfance dans l'ensemble des provinces et territoires, bien qu’à un rythme inégal. En effet, nous avons constaté une certaine amélioration dans l’accès, la gouvernance, la qualité et le financement. Il nous faut cependant passer d’une progression lente à une action déterminée.
Or, les provinces et territoires ne peuvent agir en isolement. Seul le gouvernement fédéral peut faire de cet enjeu une priorité nationale.
En cette année électorale, les partis fédéraux doivent se prononcer en faveur d’un plus grand soutien à une éducation à la petite enfance de qualité pour tous les enfants, partout au pays. Ils doivent reconnaître l’éducation à la petite enfance pour ce qu’elle est : un outil capital pour l’avenir des enfants et du Canada.
La Convention internationale des droits de l'enfant des Nations Unies, dont le Canada est signataire, a identifié l’éducation à la petite enfance comme un droit universel.
Malheureusement, les enfants n’ont pas les moyens d’exercer ce droit. Ils ne disposent pas de lobbyistes professionnels ; ils ne votent pas. C’est pourquoi nous prenons la parole en leur nom.
Il y a des moments dans l’histoire où il faut passer à l’action. Le moment est venu.
Cette déclaration a été signée par les fondations suivantes :